Une mère afghane poignarde sa fille rentrée trop tard

Un autre cas pour lequel la défense plaide la non-responsabilité criminelle pour troubles mentaux.

Extrait de l’article :

« Dans les jours qui ont précédé les événements, la mère était méconnaissable, allègue l’avocate de l’accusée.

Manque de sommeil, expressions faciales étranges, comportement animal et langage incompréhensible, sur un ton inhabituel, ne sont que quelques exemples. Kaleki a dit à une psychiatre qui l’a évaluée qu’elle entendait la voix de sa fille à travers les murs, alors que celle-ci était absente.

«Elle était incapable de formuler l’intention de tuer sa fille et d’apprécier que ce qu’elle faisait était mauvais», a répété la défense.

L’accusée devrait donc être déclarée non criminellement responsable pour troubles mentaux, soutient Me Schurman. »

Source : Le Journal de Montréal

QCCA : La couverture médiatique de la mise en liberté de Guy Turcotte ne peut établir la perte de confiance du public

Résumé : R. c. Turcotte

http://www.lawyersweekly.ca/index.php?section=lawnetarticle&docno=620

Extrait de l’article :

« Au stade de la mise en liberté, le juge n’a pas l’obligation d’évaluer le bien-fondé de la défense. Cette tâche revient au jury. Le juge de première instance n’a donc pas commis d’erreur en considérant que Turcotte avait un moyen de défense valable à faire valoir au jury. Il n’avait pas à se demander si la défense de troubles mentaux présentée par Turcotte serait plus fragile que lors de son premier procès ni à spéculer sur une éventuelle appréciation de cette défense par le jury. »

Malheureusement ce sont sur ces points que la couronne a le plus argumenté lors de l’audience du 3 décembre 2014

Procès de Guy Turcotte, de Luka Rocco Magnotta… Accorde-t-on trop de valeur à l’expertise des psychiatres dans les procès criminels?

Paul Houde s’entretient avec Christian Saint-Germain, professeur titulaire au département de philosophie à l’UQAM et docteur en droit.

Il a écrit le livre « Le nouveau sujet du droit criminel. Effets secondaires de la psychiatrie sur la responsabilité pénale »

http://www.985fm.ca/lecteur/audio/proces-de-guy-turcotte-de-luka-rocco-magnotta…-250850.mp3

Un public « mal informé » et, de surcroit, émotif

Est-ce que je suis émotive lorsque j’entends parler de l’affaire Turcotte ?

Oui je le suis. Je le suis toujours quand j’entends parler de violence faite à des enfants. Donc, oui, je l’ai été dès la première annonce dans les médias de ce drame dans lequel Olivier et Anne-Sophie ont trouvé la mort.

Oui je l’ai été quand j’ai su la façon horrible dans laquelle ils ont trouvé la mort. Je n’ai pu m’empêcher de penser à la souffrance atroce, tant émotive que physique, qu’ils ont pu ressentir dans les derniers moments de leur vie.

Qui ne le serait pas ? Il faudrait être tout à fait insensible pour ne pas l’être.

Mais le fait d’être sensible veut-il dire que nous sommes incapables d’objectivité… de raisonnement ?

En 2011 j’avais quelques connaissances en termes de loi et… plusieurs en termes de maladie mentale ayant souffert moi-même de dépression sévère en 2002 j’avais fait beaucoup de recherche sur le sujet voulant en savoir plus sur ce qui, dans ma personnalité, avait fait en sorte que j’en sois rendu à me ramasser en psychiatrie (à ma demande).

L’affaire Turcotte a fait en sorte que je veuille être encore mieux informée. J’ai donc fait des recherches sur le droit et sur les troubles mentaux entre-autres sur le trouble d’adaptation et sur le narcissisme.

J’ai écouté attentivement tous les experts, tant juridiques que médicaux, qui ont débattu de ce cas dans les médias.

Ce que j’y ai découvert m’a, encore une fois, rendue émotive… la colère étant une émotion.

J’ai ressenti énormément de colère. Colère envers le système de justice.

Avons-nous raison de perdre confiance en ce système judiciaire ? NON. Pourquoi ? Parce qu’il a appliqué à la lettre, justement, les règles qui le régissent. On ne peut perdre confiance qu’en quelqu’un ou quelque chose qui ne respecte pas les règles établies à la base. Ce que le système a fait dans ce cas… on l’a vu, encore une fois, avec la décision de la cour d’appel de maintenir Guy Turcotte en liberté.

Donc ce qui me met en colère… ce n’est pas le fait que le système judiciaire ne fait pas le travail qui lui incombe… non ma colère est alimentée par le fait que certaines de ses lois puissent avantagé des hommes tel que Guy Turcotte, dans un premier temps en lui accordant le droit d’évoquer l’article 16 comme défense, dans un deuxième temps qu’il est pu retrouver sa liberté après seulement 17 mois à Pinel et ce sans médication et aucune thérapie, thérapie qu’il refusait disant ne pas en avoir besoin, et dans un dernier temps qu’il puisse demeurer en liberté jusqu’à son deuxième procès.

Alors oui je le suis émotive… je le répète la colère est une émotion.

Est-ce que ça m’empêche de raisonner ? NON.
Et mon raisonnement est que certaines lois tant au niveau juridique qu’au niveau de la Charte des droits et liberté doivent être modifiées.

Tant dans des cas comme Guy Turcotte que dans tous crimes violents contre la personne que ce soit en termes de violence faite aux enfants, aux femmes (violence conjugale) qu’à toute autre personne vulnérable.

Quelqu’un qui commet un vol va être puni plus sévèrement que quelqu’un qui fait preuve de violence envers autrui.

Est-ce à dire que le matériel est plus important que l’humain ?

Nous sommes en droit de nous poser la question et si on analyse les choses on ne peut que se rendre à l’évidence que pour le système judiciaire la réponse est OUI.

Faut que ça change ! Et si nous voulons que ça change faut se mobiliser. Sylvia Ribeyro fait déjà beaucoup en ce sens avec sa pétition Justice pour les enfants agressés et assassinés que vous pouvez signer en cliquant sur ce lien http://bit.ly/1kwi4dM

Mais il faut faire plus! Appuyons Sylvia Ribeyro en signant cette pétition! Mais pas seulement en la signant… en sortant dans les rues.

Il va y avoir manifestation en 2015 en ce sens… j’espère que vous serez TRÈS nombreux à y participer.

Trouble mental, article 16 et Guy Turcotte

Si on se souvient Turcotte avait été diagnostiqué avoir un trouble d’adaptation avec humeur dépressive par les experts de la défense au premier procès. Ce qui est une des troubles mentaux dans les moins graves. Il souffrait bel et bien d’un trouble mental à l’époque où il a tué ses enfants… de ça je n’en doute même pas. Tout son comportement avant et après les meurtres envers Isabelle le démontre bien… donc il pouvait évoquer l’article 16 comme défense. Mais l’article 16 stipule que la personne n’était plus en mesure de distinguer le bien du mal… « criminellement » ce qui revient à dire que la personne ne savait plus que ce qu’elle faisait était punissable par la loi mais… est-ce que ça veut dire que la personne n’était pas en mesure de juger que ce qu’elle faisait était « moralement » bien ou mal… et c’est là qu’un tel verdict rendu à Turcotte ouvre la porte toute grande à toute personne souffrant d’un trouble mental quelconque telle que trouble d’adaptation, dépression pourra évoquer cet article pour éviter la prison. Au deuxième procès compte tenu qu’il s’est intoxiqué volontairement… ça devient plus compliqué… Poupart va probablement tenté de faire avaler au jury que s’il s’est intoxiqué c’est justement à cause du trouble mental dont il souffrait… mais ça demeure que ça sera plus difficile… mais même s’il ne réussit pas… et que l’intoxication est établie pour cause des meurtres le verdict pourrait être « homicide involontaire » comme c’est le cas pour ceux qui, intoxiqués, cause la mort de quelqu’un ex. ceux qui conduisent en état d’ébriété et tue quelqu’un dans un accident… mais dans un cas comme Turcotte il n’y a rien d’involontaire… rien d’accidentel. Il a décidé de s’intoxiquer… il a décidé de tuer ses enfants… peu importe ce qui a fait qu’il décide de les tuer… que ce soit parce qu’il ne voulait pas qu’ils le trouvent mort (son explication à laquelle je ne crois pas du tout) soit par vengeance…. à un moment donné il a pris la décision de les tuer. Si la version qu’il a donné au premier procès (n’oublions pas que lorsque la couronne a déposé sa demande pour un deuxième procès Turcotte a dit à Desjardins que son avocat lui a dit de s’en tenir à la version *** officielle *** lors de ses entretiens avec celui-ci) est véridique il n’en demeure pas moins qu’il était en mesure de penser… tout ce qui a été dit au premier procès le prouve… qu’il ait pensé que, justement, ses enfants le trouveraient mort… alors s’il était en mesure de penser… s’il avait aimé « réellement » ses enfants et qu’il n’aurait pas voulu leur faire vivre le traumatisme de le trouver mort… ben la chose qu’il aurait pu faire… la chose qu’il aurait dû faire c’est d’appeler le 911. Et s’il avait vraiment voulu mourir ce n’est pas du lave-vitre qu’il aurait pris. Bref… j’espère que les membres du jury au prochain seront « mieux informés » en matière de droit et de maladie mentale. Car faut pas oublier que les membres d’un jury sont des personnes du public… ce public que l’on ne cesse de cataloguer de « mal informé ».