Est-ce que je suis émotive lorsque j’entends parler de l’affaire Turcotte ?
Oui je le suis. Je le suis toujours quand j’entends parler de violence faite à des enfants. Donc, oui, je l’ai été dès la première annonce dans les médias de ce drame dans lequel Olivier et Anne-Sophie ont trouvé la mort.
Oui je l’ai été quand j’ai su la façon horrible dans laquelle ils ont trouvé la mort. Je n’ai pu m’empêcher de penser à la souffrance atroce, tant émotive que physique, qu’ils ont pu ressentir dans les derniers moments de leur vie.
Qui ne le serait pas ? Il faudrait être tout à fait insensible pour ne pas l’être.
Mais le fait d’être sensible veut-il dire que nous sommes incapables d’objectivité… de raisonnement ?
En 2011 j’avais quelques connaissances en termes de loi et… plusieurs en termes de maladie mentale ayant souffert moi-même de dépression sévère en 2002 j’avais fait beaucoup de recherche sur le sujet voulant en savoir plus sur ce qui, dans ma personnalité, avait fait en sorte que j’en sois rendu à me ramasser en psychiatrie (à ma demande).
L’affaire Turcotte a fait en sorte que je veuille être encore mieux informée. J’ai donc fait des recherches sur le droit et sur les troubles mentaux entre-autres sur le trouble d’adaptation et sur le narcissisme.
J’ai écouté attentivement tous les experts, tant juridiques que médicaux, qui ont débattu de ce cas dans les médias.
Ce que j’y ai découvert m’a, encore une fois, rendue émotive… la colère étant une émotion.
J’ai ressenti énormément de colère. Colère envers le système de justice.
Avons-nous raison de perdre confiance en ce système judiciaire ? NON. Pourquoi ? Parce qu’il a appliqué à la lettre, justement, les règles qui le régissent. On ne peut perdre confiance qu’en quelqu’un ou quelque chose qui ne respecte pas les règles établies à la base. Ce que le système a fait dans ce cas… on l’a vu, encore une fois, avec la décision de la cour d’appel de maintenir Guy Turcotte en liberté.
Donc ce qui me met en colère… ce n’est pas le fait que le système judiciaire ne fait pas le travail qui lui incombe… non ma colère est alimentée par le fait que certaines de ses lois puissent avantagé des hommes tel que Guy Turcotte, dans un premier temps en lui accordant le droit d’évoquer l’article 16 comme défense, dans un deuxième temps qu’il est pu retrouver sa liberté après seulement 17 mois à Pinel et ce sans médication et aucune thérapie, thérapie qu’il refusait disant ne pas en avoir besoin, et dans un dernier temps qu’il puisse demeurer en liberté jusqu’à son deuxième procès.
Alors oui je le suis émotive… je le répète la colère est une émotion.
Est-ce que ça m’empêche de raisonner ? NON.
Et mon raisonnement est que certaines lois tant au niveau juridique qu’au niveau de la Charte des droits et liberté doivent être modifiées.
Tant dans des cas comme Guy Turcotte que dans tous crimes violents contre la personne que ce soit en termes de violence faite aux enfants, aux femmes (violence conjugale) qu’à toute autre personne vulnérable.
Quelqu’un qui commet un vol va être puni plus sévèrement que quelqu’un qui fait preuve de violence envers autrui.
Est-ce à dire que le matériel est plus important que l’humain ?
Nous sommes en droit de nous poser la question et si on analyse les choses on ne peut que se rendre à l’évidence que pour le système judiciaire la réponse est OUI.
Faut que ça change ! Et si nous voulons que ça change faut se mobiliser. Sylvia Ribeyro fait déjà beaucoup en ce sens avec sa pétition Justice pour les enfants agressés et assassinés que vous pouvez signer en cliquant sur ce lien http://bit.ly/1kwi4dM
Mais il faut faire plus! Appuyons Sylvia Ribeyro en signant cette pétition! Mais pas seulement en la signant… en sortant dans les rues.
Il va y avoir manifestation en 2015 en ce sens… j’espère que vous serez TRÈS nombreux à y participer.